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GARDE DE L'AME
Wanagi Yuhapi - Nagi Gluhapi
Garde de l'âme
Ce rituel est très ancien, il a été interdit très tôt par les colons en 1890 et il s’est sûrement perdu car les Lakota ont dû, alors, relâcher les Wanagi.
Chacun devait aussi faire selon ses connaissances en mémoire de ce passé, ce qui explique les variantes mais l’essentiel reste le même.
Ce rite, transmis par la femme bisonne blanche, et fait selon les vrais rituels sacrés, permettait de purifier l’âme des défunts. L'esprit du mort servait d'intercesseur auprès de Wakan Tanka, il retrouvait son unité et retournait ainsi à sa place de naissance – Wakan Tanka – il n’allait pas errer sur la terre comme les âmes mauvaises.
Tant que l’âme était veillée, le peuple venait prier dans le tipi du défunt. Le jour où l’âme était libérée, tous les gens se rassemblaient et s’adressaient à Wakan Tanka en priant pour l’âme qui devait venir vers lui. Au départ, Hehaka Sapa dit qu'ils ne gardèrent que l'âme des chefs puis ensuite de tous les vertueux.
La garde durait un, parfois deux ans. Le rite se passait avec de nombreuses purifications et prières.
Une mèche de cheveux du défunt était coupée (le nagi est dans les cheveux, les ongles dans le pelage, le feuillage, l'écorce), elle était passée au-dessus de la fumée de la sweetgrass pour la purifier, toujours avec des prières. On l’enveloppait ensuite dans de la peau de daim et elle était gardée dans une place spéciale du tipi.
On allumait la pipe sacrée, qui était fumée et passée dans le cercle avec des prières. Celui qui veillait l’âme d’une personne ne devait jamais combattre mais prier tout le temps. Il restait un exemple pour son peuple qui l’honorait et lui montrait de l’affection en lui apportant de la nourriture et des cadeaux. En échange le gardien de l’âme présentait très souvent sa pipe à Wakan Tanka en faveur de nation.
Après le long temps de veille, une loge de cérémonie couverte de sauge était construitepour la cérémonie de la libération de l’âme. La femme du gardien de l’âme venait dans le tipi en pleurant. Elle prenait la housse sacrée et retournait à la loge, s’asseoir en face du gardien de la pipe sacrée et la lui remettre. Des prières étaient dites à l’âme du défunt pour l’assurer de l’amour de ses relations qui prenaient soin d’elle.
Quatre vierges étaient présentes pour ce rituel. C’était un jour sacré.Un cercle était tracé sur le sol sur un lieu symbolique et on y plaçait la housse sacrée. Un autre cercle était fait avec de la terre, prise de ce lieu, sur lequel une croix était dessinée de l’Ouest vers l’est et du nord au sud. La pipe était placée au dessus de la croix vers une direction bien précise. Puis la housse sacrée était placée à côté de la pipe, en bas, en signe que l’âme allait bientôt voyager sur la « bonne route ».On fumait à nouveau la pipe.
Sous les pleurs un piquet de saule de la hauteur d’un homme était construit. Autour du sommet on attachait un morceau de peau de daim sur laquelle on peignait un visage.En haut de ce visage, il y avait une coiffe de guerre et autour du piquet, une peau de bison. Cela représentait le dépouillement.
On apportait de la nourriture dans la loge et l’offrande était déposée dans un petit trou creusé au pied du piquet de l’âme. Le trou était recouvert de déchets, cela symbolisait le dernier repas de l’âme et on prenait l’enveloppe de l’âme. C’était l’au revoir. Le gardien de l’âme embrassait la housse sacrée, et le gardien de la pipe lui recommandait d’être bon avec tout le monde comme il l’avait été avec l’âme.Le gardien de la pipe marchait vers le nord et s’adressait à chaque vierge en les touchant de l’enveloppe sacrée. En élevant la housse vers les cieux, il se dirigeait vers la porte de la loge et pleurait quatre fois en faisant une prière. Quand l’enveloppe sortait de la loge, l’âme était libérée et partait vers Wakan Tanka. Alors la housse, contenant la mèche de cheveu, n’était plus sacrée, la famille pouvait la garder si elle le souhaitait.La joie revenait ensuite et la fête et les réjouissances débutaient.
Quand il s’agissait d’un enfant décédé ou un fils bien aimé, les parents offraient une pipe au chamane, lequel la fumait avec les parents s'il consentait au rite. Le chamane coupait alors une mèche de cheveux du défunt (pour le nagi). On coupait de l'étoffe, la mère offrait la moitié de cette étoffe à la terre en l'enterrant loin du camp, l'autre partie est divisée en 8 et donnée à un homme qui avait déjà gardé un nagi.Les devoirs du père commençaient dès que la mèche de cheveux était coupée, il devait observer des règles très précises et respecter beaucoupd' interdits pour ne pas attirer le malheur sur les siens.
Dans cette vie moderne, il serait très difficile de suivre ses règles un tipi était érigé pour le nagi, la boucle de cheveux était mise dans un sac de daim avec la pipe qui a suivi au rite, et d'autres objets choisis par la famille, le tout était enveloppé pour faire un paquet qui ressemblait à un berceau Natif.Il chevauchait alors autour du camp en annonçant son intention de garder le nagi. On attachait alors ce paquet qui ressemblait à un berceau d'une manière spéciale selon les directions.
Le père et la mère devaient donner à manger au wanagi de la viande et du jus de cerise, tout letemps de la garde. Il y avait même un cheval wanagi tashuka pour transporter son tipi dans les déplacements de campPendant cette période toute la famille préparait des objets, des vêtements pour offrir à la fin de la garde de l'esprit.
Quand ce jour approchait, le chamane plantait un bâton esprit qu’il sculptait et l'habillait pour représenter le défunt que l'on plaçait dans le tipi.Un rite spécial était accompli.
Les parents et amis arrivaient, nourrissaient pour la dernière fois le nagi.La famille du défunt faisait alors don de tous leurs biens y compris leur tipi et restait dans le dénuement.Après les parents et amis donnaient de nouveaux habits un nouveau tipi etc...pour qu’ils recommencent une nouvelle vie
traduit par Evelyne et Claudine